9 clés pour surmonter efficacement le syndrome de la page blanche

Avez-vous tout à coup du mal à écrire ? Un projet d’écriture en cours que vous ne parvenez pas à reprendre ? Reculez-vous devant l’obstacle au moment de vous asseoir pour continuer ? Dans ce cas, vous êtes sûrement victime du syndrome de la page blanche.

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Dans cet article, je vous explique pas à pas comment sortir de cette situation si inconfortable grâce à des outils que vous pouvez mettre en œuvre tout de suite et qui ont fait leurs preuves.

En effet, il arrive parfois qu’un l’écrivain soit bloqué, incapable d’avancer.

J’ai le regret de vous dire qu’à cet égard, vous n’êtes pas exceptionnel.

C’est plutôt une bonne nouvelle, n’est-ce pas ?

Parenthèse, à propos de nouvelle. Pour compléter cet article, je vous recommande de lire également celui-ci : Comment écrire une nouvelle, mes trois méthode pour me tirer de l’ornière.

Et oui, cela arrive aux meilleurs.

Malgré le désir de terminer le chantier entrepris, on ne parvient pas à s’asseoir tranquillement pour travailler à en venir à bout.

Ou si on s’assoit, on n’écrit pas.

Le syndrome de la page blanche, qu’est-ce que c’est ?

Aussi désigné par le terme de leucosélophobie, le syndrome de la page blanche est une peur violente avant de commencer une œuvre ambitieuse ou de la poursuivre.

Tout à coup, la difficulté paraît insurmontable. La peur d’échouer peut aller jusqu’à provoquer l’abandon pur et simple du projet, et se traduire par une grave dépression. Le syndrome de la page blanche est une forme grave du blocage de l’écrivain.

Myself, dans la FAQ ci-dessous

Le terme scientifique (médical) de leucosélophobie est issu du latin. Il est formé de Leuco (blanc, comme dans leucocyte, ou globule blanc), Selo (page, papier, feuille) et Phobie (peur violente et irraisonnée).

Leucosélophobie Vs Manque d’inspiration

Il ne faut pas la confondre avec un simple manque d’inspiration ou une panne momentanée d’écriture.

Le manque d’inspiration, ça arrive à tout le monde. Il s’agit d’une fatigue passagère qui survient souvent quand on a beaucoup écrit.

Rien de grave. On en vient facilement à bout.

Si cela vous arrive, je vous donne ma méthode en quelque points dans cet article : comment surmonter le manque d’inspiration.

Le syndrome de la page blanche, en revanche, c’est très sérieux.

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Les cas les plus fréquents

Cas n°1, le premier roman

➡️Apprenti, vous portiez en vous un désir d’écriture depuis des lustres.

  • Au fil du temps, votre idée s’est précisée.
  • Vous avez même trouvé un mode de fonctionnement qui vous assure une production régulière semaine après semaine.
  • Vous vous êtes lancé(e), plein(e) d’enthousiasme.
  • Dès que vous pouvez vous isoler une heure, vous écrivez.
  • Jusqu’au jour où vous n’y parvenez plus.
  • D’un seul coup, vous asseoir pour continuer vous paraît insurmontable.

Incapable de continuer, vous ne comprenez pas pourquoi.

  • ➡️Culpabilisez-vous de voler, égoïstement, du temps à votre famille, vos amis, à vos obligations professionnelles ?
  • ➡️Avez-vous besoin d ‘être rassuré(e) sur votre capacité à écrire ?
  • ➡️Vous posez-vous des questions du genre “est-ce que ça vaut vraiment la peine de faire tout ce travail ?”

Qu’importe, le résultat est le même.

Cas n°2, l’écrivain publié

➡️Ou bien ce n’est pas votre premier essai et vous venez de publier un roman très remarqué, qui s’est très bien vendu.

  • Un succès critique et de librairie.
  • Peut-être même un prix littéraire.
  • Et vous ne parvenez pas à “vous y remettre”.
  • Vous employez toutes les stratégies d’évitement à votre portée pour ne pas vous asseoir à votre bureau.
  • Orphelin de vos personnages, avec qui il vous avez dû rompre pour laisser à votre roman la possibilité de rencontrer les lecteurs, vous errez sans plus de goût à rien.
  • Votre éditeur vous appelle, prend de vos nouvelles… et vous colle une pression phénoménale sur les épaules…
Les lecteurs de cet article ont lu aussi :  🎧🖋️Quand j'ai compris ça (l'établi, le grand bain, et...chut!)

➡️C’est pire encore si vous n’avez publié qu’un seul livre.

  • Les éditeurs ont un nom pour ça.
  • C’est le “syndrome de l’écrivain d’un seul livre”.
  • Le syndrome d’un seul livre, c’est quand l’écrivain a réglé ses comptes, qu’il a dit en une seule fois tout ce qu’il avait à dire, qu’il est sec.
  • Il peut passer à autre chose.

Et pourtant, ce n’est pas votre cas

Vous en avez encore, des choses à dire, des mots sous la pédale, des accélérations et des dérapages contrôlés dans votre clavier.

Mais vous mettre au travail pour apporter un second texte à votre éditeur vous paraît tout bonnement insurmontable.

➡️Craignez-vous de réécrire le même livre ?

On n’entre pas en littérature pour produire à la chaîne, accomplir toujours le même parcours balisé sans prendre aucun risque.

Ou pire, il se pourrait que le suivant soit moins bon…

Dès lors, vous doutez.

➡️Vous accusez-vous de paresse, d’incompétence ?

➡️Vous morfondez-vous dans un état morbide de renoncement acariâtre ?

Écrire ou ne pas écrire

Car écrire, c’est du travail, mais c’est avant tout du plaisir.

Celui qui écrit est à la recherche de “sa dose” de plaisir.

  • Installé au calme, zen et concentré, oublieux de tout sauf de sa fiction, il jouit de cette matière littéraire, cette argile à malaxer, qui s’écoule de lui naturellement, dans un espace hors de l’espace, dans un temps hors du temps.
  • Il kiffe.

Hélas, parfois, le robinet se tarit.

  • Plus rien ne coule.
  • Ca coince.
  • L’écrivain est découragé.
  • Il envisage de faire un autre métier.
  • Il s’absorbe dans des ateliers d’écriture qu’il dirige de main de maître.
  • Il part en voyage.
  • Il s’achète une maison au bord de la mer et disparaît des radars littéraires.
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Toutes sortes de blocages

➡️Il se peut que vous soyez prêt(e), archi prêt (e)… et que pourtant ça ne vienne pas.

  • Le plan de l’ouvrage est construit, vous avez préparé toutes les fiches nécessaires, les premières pages sont écrites… et la suite se fait attendre.
  • Vous avez arrêté d’écrire.
  • Pourquoi ?

➡️Il se peut aussi que le récit produit ne soit pas à la hauteur de ce que vous espériez.

  • Vous ambitionnez de vous élever au niveau de vos écrivains favoris.
  • Vous êtes déçu(e) par ce qui sort de vous.
  • De là à souffrir, en plus, du syndrome de l’imposteur, il n’y a qu’un pas.

➡️Il se peut également que vous ayez des obligations professionnelles ou familiales qui vous réclament tout(e) entier(e) durant un certain temps.

  • Pour peu que vous fassiez lire ce que vous avez écrit à vos proches et que leurs réactions soient mitigées, vous vous dissuadez de continuer.

➡️Que parvenir à vous isoler pour écrire vous demande une somme d’ingéniosité colossale pour finalement avancer très peu, par à-coups, et que vous laissiez tomber.

➡️Ou bien alors, vous vous confrontez avec votre propre histoire, et le monstre est trop gros pour pouvoir être régurgité d’un seul coup.

  • Vous refoulez, vous renoncez à accoucher et vous continuez de porter votre livre dans vos entrailles pour un temps indéterminé.

Bref. Les raisons d’un blocage sérieux sont multiples.

Le plus souvent, les raisons d’un blocage tiennent au manque de confiance en soi et à la peur d’échouer.

C’est pour cela que nombre de méthodes et de formations à l’écriture commencent par un module “s’autoriser à écrire”, fait pour vous permettre de passer outre vos croyances limitantes.

S’en extraire

Comment s’extraire du syndrome de la page blanche, ou plutôt, comment extraire le syndrome de la page blanche de soi.

Car vous n’êtes pas réellement tombé(e) dans un trou, n’est-ce pas ?

Vous vous êtes juste piégé(e) vous-mêmes.

Si vous vous êtes piégé, vous êtes compétent pour vous en sortir.

Retrouver le chemin de l’écriture

Je vous confie quelques recettes, glanées auprès d’écrivains chevronnés qui, tous, se sont trouvés un moment empêchés d’écrire et ont surmonté le syndrome de la page blanche.

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Clé n°1 – La Nappe Phréatique 🗝️

Pratiquez La Nappe Phréatique [exercice proposé par Dorothea Brande].

Pour cela, levez-vous plus tôt que d’habitude et mettez-vous tout de suite à écrire, sans même vous passer la tête sous l’eau ou boire un café.

  • ➡️N’importe quoi.
  • ➡️Ce dont vous avez rêvé.
  • ➡️La conversation de la veille au soir.
  • ➡️La description de ce que vous avez sous les yeux.
  • ➡️Écrivez pendant une demi-heure, comme ça vous vient, sans chercher à obtenir un résultat.
  • ➡️Puis rangez votre texte sans le lire et attaquez votre journée comme d’habitude.
  • ➡️Le lendemain, recommencez.
  • ➡️Le surlendemain, recommencez.
  • ➡️Ne vous relisez jamais.

La zone grise entre le sommeil et l’éveil complet est propice à un lâcher-prise salutaire.

Faisant cela, vous débranchez le cerveau gauche, l’intello, le juge, le Moi freudien.

Vous vous mettez en relation avec le cerveau droit, l’instinctif, le Ça.

  • ➡️Après quelques jours, levez-vous de nouveau une demi-heure plus tôt et écrivez durant une heure. Cela deviendra facile.

Vous aurez atteint votre nappe phréatique et vous serez reconnecté avec l’écriture.

Clé n°2 – Le Rendez-vous Secret 🗝️

Pratiquez aussi Le Rendez-vous Secret [autre exercice proposé par Dorothea Brande]

Trouvez un quart d’heure, chaque jour, pour prendre rendez-vous avec vous-même et avec l’écriture. Même avec des journées de travail bien remplies, pour pouvez toujours voler un quart d’heure à votre emploi du temps.

  • ➡️Avant une réunion, dans une salle d’attente, en buvant votre café.
  • ➡️Lâchez tout également, écrivez ce qui vous passe par l’esprit.
  • ➡️Ce qui vous tracasse.
  • ➡️Ce qui vous a fait rire.
  • ➡️Ce que vous pensez de ceci, de cela, ou d’Untel.
  • ➡️Modifiez l’heure de votre rendez-vous secret.
  • ➡️Persévérez.
  • ➡️Écrivez chaque jour.

Cela va vous habituer à entrer en écriture directement, sans préliminaires, vous rendre opérationnel à la seconde.

Les lecteurs de cet article ont lu aussi :  L'Amérique des écrivains : La seule différence entre Ernest J. Gaines et moi 🎧🖋️

Tout comme “la nappe phréatique”, ça sera de plus en plus facile, jour après jour.

  • ➡️Pratiquez ces deux exercices, la nappe phréatique et le rendez-vous secret, chaque jour, en les combinant dans votre journée comme vous le pouvez.

Au bout d’environ trois semaines, fluidité et contrôle seront votre récompense.

Vous aurez débranché le regard critique et reconnecté avec le geste.
Vous pourrez alors relire ce que vous avez écrit durant ces trois semaines.

Clé n°3 – Écrire quand même 🗝️

  • ➡️Mettez votre projet de roman de côté.
  • ➡️Ecrivez quand même. Autre chose.
  • ➡️Écrivez vos meilleures recettes de cuisine, écrivez une nouvelle, des poèmes, des listes….
  • ➡️Ce que vous voulez mais dans un autre champ que celui où vous rencontrez le blocage.
  • ➡️A l’heure de vous asseoir pour travailler à votre roman, asseyez-vous et écrivez simplement tout ce qui vous passe par la tête, mais asseyez-vous et écrivez quand même.
  • ➡️Êtes-vous stoppé(e) net au beau milieu d’un roman de 300 pages ? Composez des haïku.
  • ➡️Ce chapitre de votre autobiographie vous bloque, mais sans lui tout le reste serait incompréhensible ? Vous devez l’écrire, mais vous n’y arrivez pas. Pas grave. Oubliez-le. Sautez-le. Passez directement à la suite.
  • ➡️Ou écumez les concours de nouvelles, de préférence ceux où vous devrez écrire à partir d’une phrase donnée. Ça devrait vous réveiller et vous redonner confiance.
  • ➡️Écrivez un article, un pamphlet, une chronique du livre d’un ami ou une critique cinglante du dernier Musso, et publiez-là sur votre compte Facebook.
  • ➡️Lâchez votre plume.
  • ➡️Lâchez vous. Laissez-vous écrire.
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Clé n°4 – Une activité mécanique 🗝️

  • ➡️Absorbez-vous dans une activité mécanique.
  • ➡️De préférence dans la nature.
  • ➡️Marchez.
  • ➡️Ressourcez-vous.
  • ➡️Seul ou avec votre chien. Personne d’autre.
  • ➡️Ou bien faites provision de bois pour cet hiver.
  • ➡️Faites des conserves.
  • ➡️Repeignez votre garage.
  • ➡️Absorbez-vous dans une activité mécanique de votre choix… mais surtout, marchez !

Douglas Kennedy raconte que, jeune auteur, il briquait la salle de bains lorsqu’il ne parvenait pas à écrire. Son épouse, rentrant du travail, savait tout de suite qu’il était bloqué quelque part, tellement le ménage était bien fait.

Preuve que les activités mécaniques, ça marche, Douglas Kennedy continue à écrire et à publier régulièrement, malgré le doute qui le guette à chaque instant.

“La marche provoque une délicate agitation du paysage et avec elle un mouvement à l’intérieur du vocabulaire, des idées, de mon monologue intérieur. (…) A un détour du chemin, la vitre est nettoyée, l’image a pris corps.”

Michel Butor

J’ai essayé.

Ça a très bien… marché.

Clé n°5 – Les contraintes délivrent 🗝️

  • ➡️Servez-vous des contraintes. Elle vont vous aider.
  • ➡️Curieusement, la contrainte délivre.
  • ➡️Elle est une excellente façon de repousser vos limites.
  • ➡️C’est aussi une façon d’écrire autre chose, de voyager dans un autre paysage que votre paysage intérieur.
  • ➡️Commencez en vous baladant sur le site de l’Oulipo et explorez les possibilités offertes.
  • ➡️Afin de produire une rupture avec votre mode spontané d’expression, expérimentez les tautogrammes, les lipogrammes, écrivez des “acrostiches brivadois”.

Clé n°6 – Le corps au secours de l’esprit 🗝️

  • ➡️Reconnectez le corps et l’esprit.
  • ➡️Commencez par lire à voix haute ce que vous avez déjà écrit.
  • ➡️Enregistrez-vous.
  • ➡️Ensuite, écoutez votre voix porter votre parole.
  • ➡️Écouter le son de votre voix permet de reconnecter le corps et l’esprit.
  • ➡️Faites cela en bougeant, en désherbant votre jardin, en nettoyant vos carreaux.
  • ➡️Et retrouvez le chemin du clavier.

Clé n°7 – Sortez de votre trou 🗝️

  • ➡️Voyez des amis.
  • ➡️Pas n’importe lesquels.
  • ➡️Parlez à des gens qui comprennent ce que vous vivez.
  • ➡️Rapprochez-vous de ceux qui ont les mêmes soucis que vous, des créatifs qui souffrent parfois des mêmes symptômes.

NB : le syndrome de la page blanche a son équivalent chez les compositeurs de musique et les artistes visuels. Il s’applique à tout processus créatif.

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  • ➡️Faites la fête avec vos amis.
  • ➡️Dansez.
  • ➡️Riez.
  • ➡️Buvez.
  • ➡️Faites l’amour.
  • ➡️Pas nécessairement dans cet ordre.
  • ➡️Les écrivains sont toujours prêts à boire un verre.
  • ➡️Si vous n’en connaissez pas encore (vous êtes un trop jeune auteur), dégottez-vous un groupe Facebook, un club de lecture dans votre ville, ou l’atelier d’écriture qui se tient à la médiathèque chaque mardi soir.

Échanger autour de votre activité d’écrivain avec des personnes qui comprennent de quoi vous parlez est essentiel pour vous rassurer.

Clé n°8 – Lisez 🗝️

  • ➡️De préférence ce qui est à l’opposé de ce que vous tentez d’écrire.
  • ➡️Lisez de la SF si vous écrivez votre autobiographie.
  • ➡️Apprenez tout ce que vous pouvez sur l’intelligence artificielle pour vous sortir un moment de la tête cette fiction historique qui se déroule au XVIIIe siècle, dans laquelle vous vous êtes empêtré(e).
  • ➡️Relisez Marx, Baudelaire, Soljenitsyne…
  • ➡️Lisez de tout mais pas ce sur quoi vous planchez actuellement.
  • ➡️Ce serait bien le diable si vous ne tombiez pas sur une idée qui vous conduise directement à votre clavier.

Clé n°9 – Agissez 🗝️

  • ➡️Méditez
  • ➡️Ou bien faites du yoga, de la sophrologie…
  • ➡️Visualisez-vous en train de gravir une montagne et d’y prendre plaisir.
  • ➡️Faites tout ce qui vous fait du bien.
  • ➡️Faites confiance au temps pour vous remettre sur votre route et en attendant, occupez-vous bien de vous.
  • ➡️Autrement dit, passez à l’action plutôt que de vous fustiger parce que vous n’avancez pas.

La culpabilité est votre pire ennemie, elle renforce votre sentiment d’incompétence.

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Pour sortir du syndrome de la page blanche, acceptez le syndrome momentané de la page blanche

En résumé, pour sortir de là, soyez conscient(e) que l’écriture est un processus et que tout, absolument tout ce que vous vivez, est transitoire.

Les lecteurs de cet article ont lu aussi :  L'élément déclencheur de l'intrigue [7 clés à connaître] 🎧🖋️

Ce qui dure le plus longtemps, dans nos vies, est ce que nous entretenons chaque jour. Mais la seule vérité, c’est l’impermanence.

Prenez le contre-pied dès que vous rencontrez un blocage.

Acceptez que vous avez besoin d’une période pour souffler mais que cette période, elle aussi, aura une fin. Que vous allez vous remettre au travail.

En attendant la fin, activez-vous à entretenir votre capacité à écrire en testant les 9 clés que je viens de vous proposer pour en finir avec le syndrome de la page blanche.

Post scriptum : les recettes de Harlan Coben

Aujourd’hui même, je viens à peine de terminer d’écrire cet article que je « tombe » sur Forbes. C’est Harlan Coben himself qui donne des conseils d’écriture. Énorme, n’est-il pas ? Et justement, le voila qui nous parle du syndrome de la page blanche.

Je cite :

« Quand vous écrivez quelque chose, il faut être capable de trouver comment s’en sortir. C’est comme si vous étiez garé à une place trop petite, et que vous essayiez de sortir, centimètre par centimètre. Le problème, c’est que certaines personnes ont tendance à abandonner. Tout le monde a ces moments que nous appelons syndrome de la page blanche, qui consiste à écrire quelque chose sans savoir comment s’en sortir. La question est : comment faire pour gérer ça ? Il y a un aspect zen dans tout cela. J’ai appris que ça faisait partie du processus. Il n’y a donc aucune raison de m’en vouloir davantage. Je m’en sortirai si je m’y tiens. Mais si je ne fais rien, en pensant que l’inspiration viendra, c’est une mauvaise idée. Faites une promenade, un tour de vélo, un peu de sport. Mais même pendant ces moments-là, il y a toujours une voix dans ma tête qui me dit que je devrais écrire. Il y a toujours une voix qui essaie de comprendre ce qui peut défaire le nœud que j’ai créé. La clef est donc d’accepter que la page blanche fait partie du processus, et d’accepter que c’est un signe. Souvent, vos meilleurs moments viendront quand vous aurez surmonté ce syndrome de la page blanche. Quand ça se passe un peu trop bien, c’est qu’il y a sans doute un problème. »

Harlan Coben dans Forbes

Plus loin, il donne sa recette pour « faire taire la petite voix intérieure qui nous paralyse ».

« Je pense que la plus grande différence entre quelqu’un qui écrit, qui veut écrire et qui ne veut pas (il y a un million de différences), c’est probablement la capacité à éteindre cette voix dans notre tête, ou du moins à l’ignorer. Nous la connaissons tous. Je sais que Stephen King l’entend toujours, quand on écrit, qu’on lit quelque chose et qu’on a le syndrome de l’imposteur, qu’on pense qu’on n’est pas suffisamment bon. L’écrivain qui dit qu’il n’entend jamais cette petite voix est bien souvent un très mauvais écrivain, car seuls les mauvais écrivains pensent qu’ils sont bons. Mais si vous parlez à un écrivain et qu’il vous affirme avoir écrit un vrai chef-d’œuvre et ne pas avoir eu de problème, croyez-moi, son livre sera nul. Nous autres devons passer par là, nous vivons avec cette insécurité naturelle. La clef, c’est de comprendre que cela fait partie du processus. Toutes les choses qui vous ralentissent, et que je vis encore à titre personnel même après 33 ou 34 livres, il faut accepter que ce n’est pas la fin du monde. Souvent, je me tourne vers ma femme et je me plains que mon livre ne marchera pas. À chaque fois elle soupire et me rappelle que je dis ça à chaque livre. Ça fait partie de tout cela. L’essentiel, c’est d’éteindre cette voix qui vous paralyse (moi y compris), ou de lutter contre elle et de la surmonter ».

Harlan Coben, dans Forbes

Alors, convaincu(e)?

Pour progresser plus vite en écriture et échanger avec d’autres écrivains, rejoignez le groupe Facebook des passionnés : L’Atelier de fiction

C’est un atelier d’écriture créative en ligne où sont publiés et commentés de nouveaux exercices plusieurs fois par semaine.

A tout de suite de l’autre côté.

A TOUT DE SUITE DE L’AUTRE CÔTé
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Foire aux questions [FAQ]

➡️La leucosélophobie, qu’est-ce que c’est ?

Leuco = blanc.
Selo = papier, page.
Phobie = peur anormale et excessive d’un objet ou d’une situation. La leucosélophobie est donc la peur irraisonnée ressentie par un écrivain au moment d’écrire une œuvre.

➡️Le syndrome de la page blanche, ça existe vraiment ?

Aussi désigné par le terme de leucosélophobie, le syndrome de la page blanche est une peur violente avant de commencer une œuvre ambitieuse ou de la poursuivre. Tout à coup, la difficulté paraît insurmontable. La peur d’échouer peut aller jusqu’à provoquer l’abandon pur et simple du projet, et se traduire par une grave dépression. Le syndrome de la page blanche est une forme grave du blocage de l’écrivain.

➡️Le blocage de l’écrivain, est-ce pareil que le syndrome de la page blanche ?

Le blocage de l’écrivain est un blocage psychologique qui peut survenir n’importe quand et empêcher un écrivain d’écrire. Que ce soit par peur d’échouer, par manque d’inspiration ou d’expérience, le blocage de l’écrivain peut advenir chez un écrivain chevronné comme chez un débutant. Ce type de blocage peut s’appliquer à tout processus créatif et touche également les artistes visuels et les compositeurs.

➡️La panne d’inspiration, qu’est-ce que c’est ?

La panne d’inspiration est une lacune momentanée, due à la fatigue ou à un trop-plein de questions. La panne d’inspiration peut être résolue facilement, en nourrissant la créativité sans mettre aucune pression vers un quelconque aboutissement. Lorsque l’inspiration est là mais que le passage à l’acte demeure impossible, on parle de blocage.

➡️Comment combattre le syndrome de la page blanche ?

Il existe de nombreux exercices à pratiquer pour surmonter ce syndrome. Par exemple, la Nappe phréatique et le Rendez-vous secret, recommandés par Dorothea Brande. L’action et le mouvement mécanique sont aussi une clé pour reconnecter le corps et l’esprit et permettre au blocage de se dissoudre.

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5 réponses à “9 clés pour surmonter efficacement le syndrome de la page blanche”

  1. Merci beaucoup pour ces nombreux conseils pour lutter contre le manque d’inspiration. Ecrire un livre ou un article, on a tous été confronté un jour à la difficulté de démarrer le travail d’écriture !

  2. Même les plus grands écrivains sont un jour ou l’autre bloqués devant une page blanches. Et s’ils ont réussi à devenir de grands auteurs, c’est qu’ils ont persévéré, alors persévérons 🙂

    1. La persévérance est une des clés majeure, comme tu le dis si bien, Marie. Je plussoie.

  3. Très intéressant. Comme beaucoup de personnes j’ai connu (je connais), ce type de passage à vide. Je ne l’aurais pas associé au sentiment de peur, et je n’aurais jamais pensé que ce syndrome portait un nom scientifique. Personnellement pour y faire face je ne cherche surtout pas à « forcer »… mais au contraire à lâcher prise (après tout si mon cerveau n’est pas disposé à produire… je ne peux rien faire). J’ai remarqué cependant, que les idées et l’inspiration me venaient plus facilement à certaines heures de la journée (moi c’est le soir que mon clavier est bavard). Merci pour toutes ces références en tous cas !

    1. Si ton cerveau est bavard le soir, c’est qu’il accumulé de quoi bavarder durant la journée. Pas de problème, tous les rythmes sont bons. Ce qui marche pour toi est ce que tu dois faire. Et si ça change, tu changes aussi.

Ecrivez un commentaire, je me ferai un plaisir d'y répondre.

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